Né dans une famille fortunée, Noah a toujours été entouré de paillettes et de strass. Une mère américaine et actrice, un père coréen et PDG d’un gros empire hôtelier, l’argent n’a jamais été source d’inquiétude dans la famille. Habitué pendant longtemps à vivre entre les deux pays, c’est à son adolescence qu’il a réclamé de se poser à Lumopolis. Il avait besoin de stabilité, et d’entretenir sa cour de manière régulière. Trop dur de devoir gérer deux réseaux d’amis différents.

C’est dans sa folle jeunesse qu’il fut diagnostiqué atteint d’ICD (insensibilité congénitale à la douleur). En effet, son père étant déjà porteur de cette maladie, il avait une chance sur deux d’y échapper. Mais c’est à la suite d’un accident domestique que ses parents l’ont su. Depuis petit, il n’était pas du genre à pleurer lorsqu’il se faisait mal ou qu’il tombait, mais ils le pensaient simplement plus résistants que les autres. Ils sont idiots il faut dire. C’est lorsque sa mère lui a accidentellement renversé de l’eau bouillante sur la cuisse et qu’il n’a pas réagi qu’ils ont compris. Après moulte tests, les résultats étaient… difficilement discutable.
À partir de là, sa vie est devenue fatigante. Sa mère hurlait à tout-va dès qu’il s’approchait d’un objet tranchant ou d’une plaque trop chaude. Il n’avait pas le droit de faire de choses trop dangereuses où il pourrait se blesser. Mais ça le rendait fou. Tous ses amis faisaient du skate, et lui devait les regarder assis sur un banc. Interdisez donc à un enfant de jouer… il se vengera plus tard.

En grandissant, Noah a rapidement appris à mener un double jeu. Lorsqu’il était à l’école, il était littéralement le roi. Il faisait de son mieux pour attirer l’attention du monde entier, pour attiser toutes les convoitises. À la maison, il était l’enfant parfait. Ses parents n’avaient pas la moindre idée de ce qu’il faisait de son temps libre, prétendant toujours être chez son meilleur ami alors qu’il testait ses propres limites. Drogue, alcool, violence… il avait besoin de savoir de quoi son corps était capable.
C’est un soir, fortement alcoolisé qu’il a commis un tout petit dérapage. En soirée avec ses amis, il est allé déranger les mauvaises personnes. Le ton a rapidement monté et grisé par l’alcool monsieur s’est senti pousser des ailes. Assez pour provoquer une énorme bagarre qui tourna rapidement au cauchemar. Le plus âgé du groupe adverse avait un canif dans la poche qu’il n’a pas hésité à sortir pour se défendre. Le souci, c’est que la lame a touché son si précieux visage. Il ne s’en est pas rendu compte tout de suite, mais ce qui était pour lui une sensation désagréable devint rapidement une blessure qu’il porterait toute sa vie.
La réaction de ses parents ne se fit pas attendre, les cris retentirent assez fort dans la maison pour lui vriller les tympans. Punition tout ça… mais ça lui passait par-dessus la tête, autant le dire.
Le reste de son adolescence fut dans les mêmes teintes : tester ses limites, se faire punir, être adulé à l’école, briser des cœurs à retour de bras. Beaucoup de soirées, souvent bien trop alcoolisées. Des conquêtes d’un soir car il était insaisissable, et de très mauvaises fréquentations, souvent.

Un soir, il reçut un drôle de message sur son portable de D-Vice. Il en avait déjà entendu parler par des amis mais ne s’attendait pas à se voir contacter. Pourquoi ne pas saisir sa chance ? En constante quête de sensations fortes, et voyant sa maladie comme une bénédiction, il choisit d’être player. L’adrénaline, le frisson, l’angoisse, qu’importe. Il avait besoin de vivre, de ressentir les choses, pas simplement de les observer.

Aujourd’hui âgé de vingt-sept ans, il est mannequin pour de très grandes marques de haute-couture et vit dans un immense duplex avec son Sacré de Birmanie Ruby. Il n’est pas du genre à supporter la compagnie de beaucoup d’êtres humains dans son intimité, c’est très bien ainsi.