Helios Gallagher hein… Il ne semblait pas mauvais. En tout cas pas après ce qu’avait pu te dire ton adorable petite Apolonia sur ce jeune homme. Suite à la conversation que vous avez eue entre mère et fille, tu t’étais mise à enquêter sur ce garçon via les informations que possédaient D-Vice. Et tu en as appris des choses. Dix-huit ans, drogué - point négatif, mais venant de toi, c’était une énorme blague - et surtout, le must du must, un prisoner. Tu ne te souvenais pas de lui. Ce n’était donc pas toi qui t’étais occupée de son cas. Autant le dire, le dossier n’était pas bon. Clairement pas même. Mais tu avais décidé de lui laisser une seconde chance. S’il voulait être accepté au sein de la famille Abberline-Werner, alors il allait falloir le suivre dans son quotidien pour en savoir réellement plus sur lui. Toi qui es une ancienne assassin, mafieuse et braqueuse, rien n’était plus facile que de se faire discrète, et de suivre sans t’inquiéter, le petit gars qui osait vouloir le magnifique derrière de ta petite fille chérie.

Tatoueur ou apprentis tatoueur ? Hmm, bonne question. S’il bossait dans un tel endroit c’est que ça lui plaisait. Et puis, en vrai, c’est un beau métier tatoueur. Tant qu’il ne laissait pas de trace sur le corps d’Apo. Peut-être étais-tu un peu trop protectrice aussi. Nan en vrai ce n'est pas une question, c’est un fait. Apolonia - comme peuvent l’être Magnus et Léo - c’est la prunelle de tes yeux. Après, soyons franc, le principal c’est qu’elle soit heureuse non? Déjà, elle a l’air très très, mais alors trèèèèès amoureuse.

Finalement, il sort, il n’a pas l’air dans son assiette. Et si tu essayais de l’aborder. Peut-être le faire sortir de sa “zone de confort” pour le tester un peu. Voir si c’est un gentil garçon. Soudainement, il s’arrête, tu le regardes, un peu dubitative. Puis, ton instinct te dirigea vers D-Vice. Avait-il reçu un défi? Bingo ! Et pas n’importe lequel en plus. Le défi PAR-FAIT pour tester le petit Helios. Il se dirige vers le centre commercial, semble hésiter. Et tu n’avais pas décidé de l’aider non plus. Il n'avait qu’à se démerder. Surtout que si D-Vice te voyait l’aider tu serais définitivement morte - façon de parler bien sûr - . Tu l’observes, il est perdu, ça se voit. Puis, comme si un éclair de génie avait touché sa petite tête, il se dirigea vers la bijouterie.

NANI THE FUCK ARE YOU GOING TO DO BOY?

Il est malin le garçon ! Il fait comme si de rien était, regarde à certains endroits. Un repérage d’amateur certes, mais un bon repérage quand même. Quand tu braquais toutes sortes d’endroits avec Magnus, tu faisais toujours un peu le tour du propriétaire pour tâter le terrain. Se faire passer pour un client, c’est LA solution ! On sent qu’il ne doit pas avoir trop l’habitude. Mais ça reste potable. Tu t’approches de plus en plus tout en restant “invisible”. Comme si tu étais toi-même une cliente lambda. En même temps, tu tentes d’écouter ce qu’il se dit entre le jeune homme et la vendeuse. Quand tu comprends qu’il fait mine de choisir pour pouvoir mieux acheter par la suite, tu regardes un peu discrètement pour voir ce qui semblait être la cible du jour. Une très belle bague en effet. Celle-ci irait parfaitement à Apolonia d’ailleurs ? L’avait-il pris pour elle ? Si c’était le cas, alors d’une, il avait d'excellents goûts et de deux, il semblait s’y connaître un minimum. Cette bague se marierait à merveille avec les yeux émeraude de ta fille. Tu commençais un peu à te faire des films. C’est qu’il gagnait des points le coco. Enfin, il commençait à en gagner. Au vu de la conversation qu’il avait avec la vendeuse, il semblait dire que cette bague irait à sa petite amie. PIRE, serait-elle pour des fiançailles ? Cela ne pouvait pas être Apolonia, s’ils étaient en couple elle serait venue t’en parler toute joyeuse. Et des fiançailles… C’est bien trop tôt. Surtout s’ils ne sont même pas en couple. Se pourrait-il que le jeune homme en ait une autre? Hmmm… Il allait falloir approfondir tout cela. Mais au fond de toi, tu te disais clairement que s’il jouait avec ton adorable Apolonia, alors il finirait six pieds sous terre.

Tu voulais essayer de lui faire confiance. Si on partait du principe que la bague finirait au doigt d’Apo, alors peut-être que tu pouvais l’aider un tantinet non ? Tu allas à l’autre bout du magasin, regardas un collier qui, soyons honnête, te semblait tellement lambda tant tu as eu bien plus cher dans tes mains. En regardant les alentours, tu compris vite qu’il n’y avait qu’une vendeuse ici. Soit il y avait quelqu’un dans l’arrière du magasin, soit elle était vraiment seule. Tu l'interpellas, l’objectif étant d’aider Helios sans éveiller les soupçons. Elle se dirigea vers toi, tu ne te fis pas prier pour utiliser ton lecteur de puce sur elle. Peu importe l’information que tu pouvais récolter, le principal était de pouvoir s’en servir au cas où. Elle t’accueilla avec un sourire bien plus éclatant que quand elle s’était adressée à Helios. Hmmm… Elle avait l’air d’être une sacrée connasse quand même. Tu commenças à lui présenter deux colliers, faisant mine d’hésiter entre l’un des deux. Demandant à les voir, elle ouvrit la vitrine pour te les présenter.

Tu ne savais pas ce qu’il en était pour Helios, mais la vendeuse regardait souvent de son côté. Pour tenter de le couvrir un peu, tu souris à cette dernière avant de lui dire :
- N’est-il pas mignon ? Quand il m’a dit qu’il voulait prendre un bijou à sa petite amie, j’étais si étonnée et heureuse pour lui. Son père et moi avons fait du bon boulot.
Elle acquiesça pour te faire plaisir avant de te demander de patienter un peu. Merde, elle retourne le voir…

Tu suivais la vendeuse avec un certain regard assassin. Semblant avoir entendu tes propos à cette dernière, Helios joue le jeu, t’appelle maman - sauf que cette fois-ci, ton cœur ne chavire pas - te présente des bijoux tous aussi chers les uns que les autres. Tu lui adresses un sourire chaleureux. Cela ne t'avait certes pas fait d’effet, mais ses mots te faisaient penser à ta précieuse Apolonia. Il se trouvait donc être plus malin que tu ne le pensais. C’était bien, une qualité importante quand il s’agit du possible petit copain de ta fille. Après, cela pouvait être aussi un défaut évident dans le sens ou il pourrait littéralement te la mettre à l’envers. Mais tu avais décidé de lui accorder un peu de confiance. Tu te dirigeas vers les vitrines qu’il pointait, faisant mine de t’intéresser. Suivis de près par la vendeuse, tu zieutais de temps en temps si elle remarquait que le gamin avait littéralement la bague dans la main. Puis, dans un élan de curiosité. Tu décidas de tester une nouvelle fois le garçon.
- Et si tu me disais tout simplement à quoi ressemble cette jeune fille que je puisse t’aider au mieux? Peut-être que madame souhaiterait aussi avoir plus d’informations.
Le but? Simplement de savoir si la chanceuse était bel et bien ta fille. En bref, l’expression être prête à tout pour elle était bien présente. Pourquoi? Parce que tu n’allais pas l’aider si ce n’était pas pour la prunelle de tes yeux. Cela ne ferait que la blesser.

Il fallait faire vite. Si vous restiez trop longtemps, alors cette connasse de vendeuse allait commencer à avoir des doutes. Il ne fallait donc pas perdre de temps. Tu dirigeas ton regarde vers Helios.
- Tu as l’air indécis mon chéri. Et si on revenait une prochaine fois. Je suis sûre que cette boutique possède un site. Nous pourrons voir l’entièreté de ce qu’ils possèdent et nous reviendront lorsque tu auras fait ton choix. Qu’en penses-tu?
La dame vous regarda avec un grand sourire. Tu te plaçais bien en avant, cachant Helios en faisant mine de discuter avec elle. Les bras dans le dos, tu fis un simple signe de main à ce dernier pour lui dire de s’en aller. Traduction “vas-y et je fais diversion.” Entre temps, un autre client entra. Se baladant dans la boutique tu le vis s’approcher de là où était posée initialement la bague que le jeune homme venait de voler. C’était parfait, un coupable tout trouvé. Il semblait certes assez riche pour acheter quelque chose, mais rappelons que les riches sont aussi de très bons voleurs. Et puis, il avait quand même l’air d’être un sacré fils de pute, alors bon. Tu remercias la vendeuse et la salua chaleureusement avant de t’en aller.

Il ne te restait plus qu’à savoir si Helios était parti sans chercher à savoir tes motivations ou non.

Tu ne savais toujours pas si la personne dont il parlait était Apolonia, mais la manière dont il en parlait te faisait te dire que ses actions étaient un tant soit peu louables. Et en même temps, cela voulait dire que cela pouvait potentiellement faire du mal à ta fille. Enfin… De toute façon, tu l’avais déjà aidé. C’était trop tard. Tu regardas D-Vice histoire de savoir où est-ce qu’il se trouvait. Après tout, son défi n’était pas encore terminé. Il n’y avait donc pas de raison à ce que son live soit coupé. De plus, tu allais encore devoir faire attention à ce que ton visage ne soit pas montré. Ce n’était pas si compliqué, mais une simple erreur pouvait possiblement créer un conflit de merde dont tu n’avais pas besoin. Il se trouvait à l’entrée du centre commercial. Attendait-il que tu le rejoignes? Hmmm… Dieu seul sait après tout. Mais tu allais vraiment le rejoindre dans tous les cas.

Il n’avait pas bougé, attendant patiemment. Mais il ne fallait pas non plus rester dans les parages. Tu t’approchas de lui et l’agrippas par le bras.
- Ne restons pas ici, ça serait bête qu’un criminel reste près de la scène de crime non?
Rester dans les alentours n’était pas un problème en soit, mais il fallait quand même s’éloigner un minimum. On ne sait jamais après tout. Tu t’arrêtas au bout d'une vingtaine de pas.
- Voilà, c’est déjà mieux.
Tu localisas exactement là où se trouvait le téléphone qui filmait, prenant soin de ne pas te montrer. Tu soufflas un bon coup.
- Vas-y, je t’écoute.
Tu esquissas un petit sourire.
- Je suppose que tu as des questions à me poser non?

Il est perspicace le jeune homme. À vrai dire, tu ne savais pas quoi répondre à ce pourquoi. La vérité? Hmm… Il te prendrait pour une malade. Mais de toute façon il allait bien comprendre pourquoi un jour ou l’autre non? Après tout, si Apolonia décide de vous présenter à ce garçon Magnus et toi, il te reconnaîtra sans aucun doute.
- J’ai bien peur de ne pas pouvoir t’apporter la réponse maintenant. Mais tu comprendras un jour, j’en suis sûre.
Tu fis toujours aussi attention à ne pas montrer ton visage à la caméra. Évitons le plus possible les problèmes.
- Pour l’heure, je te dirais simplement que ton regard voulait tout dire et que ton geste me semblait louable.
C’est toujours mieux que rien comme réponse non? De toute façon, il allait devoir s’en contenter. Il te remercia. Ce à quoi tu répondis d’un simple sourire, presque aussi maternel que celui que tu pouvais offrir à ta fille adorée. Hmm… Peut-être que tu t’étais prise d’affection pour ce garçon. Un peu comme si tu commençais à lui accorder ta confiance et ton respect. Peut-être qu’il était fait pour cet ange qu’est Apolonia. Mais tu restais tout de même un peu sur tes gardes.

Tu pensais que tu allais pouvoir t’en aller. Le laisser partir avec cette précieuse bague en main. Tu avais un peu ce sentiment d’avoir accompli une bonne action. Pourtant, il te retient. Te demande si c’est possible d’essayer le bijou pour être certain de la taille. Il te tend sa main pour que tu poses la tienne. Tu regardes tes doigts, sont-ils vraiment aussi fins que ceux de ta fille? Tu n’avais jamais réellement vérifié. Mais après ce moment d’hésitation, tu posas ta main dans la sienne.
- J’aimerais beaucoup que tu me parles de cette fille. Après tout, j’aimerais bien savoir ce qu’elle peut avoir de si extraordinaire pour que tu veuilles lui offrir une bague.
Toujours dans l’optique de comprendre si ce cadeau reviendra bien à Apo ou non. Tu n’hésites pas vraiment à foncer un peu dans le tas. C’était la méthode la plus simple non? Et puis, tu trouvais que c’était quand même assez subtil.

La bague passe, difficilement vers la fin, à ton doigt. Et enfin, le moment tant attendu. Il parle de celle qui va avoir cette bague. Et alors qu’il décrit leur relation, le peu d’information qu’il peut réellement te donner, tu te mis à comprendre. Tes yeux s’écarquillèrent lentement. Helios Gallagher n’était pas n’importe qui pour ta fille. Car là, tu étais certaine qu’il s’agissait bien d’elle. Non, c’était bien plus qu’un simple coup de foudre. Elle retrouvait simplement cet amour qu’elle avait perdu en même temps que sa mémoire. Et alors que tu trouvais tout cela incroyablement mignon, d’autant plus qu’il a clairement dit qu’il l’aimait à en mourir, tu te rendis compte du danger que représentait ce jeune homme. Il la connaissait bien avant que toi tu la rencontres. Bien avant que tu ne tombes sous le charme de la demoiselle. Il pouvait totalement détruire votre famille.
- Je vois… Tu dois vraiment l’aimer beaucoup.
Un tas d’émotions se mélangeaient en toi. Soulagement, car le garçon que ta fille aime est quelqu’un de bien selon ton jugement. Étonnement, car tu ne pensais pas qu’il la connaissait avant son accident. Attendrissement, car tout cela ressemblait à un signe du destin entre deux êtres qui s’aiment. Et peur car toute cette histoire pouvait mettre en péril ce que tu avais passé un an à construire. Tu retiras la bague une fois qu’il était certain de la taille.

Ton esprit était partagé. Que devais-tu faire? Eliminer Helios pour protéger ta famille au risque de rendre ta fille malheureuse ou ne rien faire en sachant qu’il a le pouvoir de tout foutre en l’air? Tu ne pouvais choisir. D’autant plus que ton cœur te demandait aussi de soutenir ce couple. Que faire? Comment? Pourquoi? Et Magnus? Est-ce qu’il fallait lui en parler? Tout était trop dur.
- Je suis ravie d’avoir pu t’aider en tout cas. Je suis sûre d’une chose, celle qui va avoir cette bague sera sans aucun doute la femme la plus heureuse du monde.
Tu posas ta main sur l’épaule d’Helios. Le regard aussi doux que si tu regardais Apolonia. Et au fond, tes yeux lui demandaient de la rendre heureuse, de prendre soin d’elle. Oui… Au final, le bonheur de ta fille t’importait plus que la survie de cette famille. Si elle finissait par te haïr alors tant pis. Tout ce que tu voulais, c’était la voir sourire indéfiniment.

Tu étais triste et en même temps tu étais heureuse de savoir qu’Apolonia était en si bonne compagnie. C’était fini, tu avais accordé entièrement ta confiance à Helios. Tu étais certaine qu’il pouvait la rendre heureuse du mieux que possible. Tu soutenais du fond du coeur ces deux enfants qui étaient profondément amoureux l’un de l’autre. Il te remercia une dernière fois pour l’aide que tu lui avais apporté. Tu ne regrettais pas un seul instant d’avoir fait cela. Tu t’étais attaché à ce jeune garçon. Et, au moment ou tu t’en rendit compte, tu fis la promesse de le protéger lui aussi. Car il pouvait et il avait le droit au bonheur au côté de la princesse qui illuminait tes journées depuis maintenant un an.
- Crois en toi, c’est le plus important.
Tu ne dis rien de plus et commença à partir. Te contentant de le saluer d’un revers de main au loin.

Helios Gallagher, sois heureux avec elle. Vous le méritez.