« Cold ass bitch, I give broads chills
Ten different looks and my looks all kill »

Le rendez-vous était prévu à l'avance et tu savais déjà comment celui-ci allait se passer. Elle serait surprise, c'est certain. Surprise ? Ou peut-être que non, après tout, le bouche-à-oreille fait son effet, elle sait ce qu'il en est et elle sait possiblement quel sera le réel objet de cette visite. Mais cela ne t'embête pas, en réalité, ce frisson de l'inconnu t'exciterait presque. Tu l'as déjà vue dans des angles dénués de défenses. Ca ne sera là qu'un nouveau scénario auquel tu t'apprêtes à prendre part.

Le monolithe slave descend de sa luxueuse berline et le bruit de ses talons ornés tonnent son arrivée. Vêtue d'un ensemble noir intégral, elle est sanglée et apprêtée comme si elle comptait se rendre dans un défilé de streetwear. La seule note cassant cet océan d'onyx est un long manteau en fourrure blanche. Du loup. Elle va rentrer dans la bergerie afin d'ébranler tous les agneaux s'y trouvant.

Tolstoï et Chekhov l'entourent et elle se sent invincible. Le cabinet est ouvert, pour elle, naturellement. Tous savent que la chevelure dragée n'ouvre que lorsqu'elle est mandatée pour un rendez-vous. Melyna rentre alors dans le cabinet et s'installe sur le siège, ses deux golgoths à côté d'elle. Félicy n'est pas au bureau directement et c'est tant mieux, c'est un effet de surprise supplémentaire pour la slave.

« Привет, Doughall. »

Tu souris lorsque la jeune femme arrive, ce style atypique te fait penser à cette pauvre fille condamnée à servir ses clients et à son absence de prestance. Mais celle qui se tient devant toi en est pourtant tout l'inverse. Elle dégage un charisme certain, une beauté presque envoutante. Outre ses formes que tu peux aisément deviner, que tu as déjà vu sans artifices inutiles, c'est simplement la première impression que tu en as, elle est bien plus jolie à observer en vrai qu'à travers un écran. Ce parallèle t'est satisfaisant, ces petits détails en plus que tu connais déjà te font sourire en coin, tu pourrais presque l'imaginer dans les deux situations et c'en est presque kinky. Il est temps de poser les cartes sur table, ni toi ni elle n'avaient de temps à perdre.


« Je pense que nous devrions discuter, vous faites des choses qui m'intéressent et je produis des choses qui vous intéressent. Je suis certaine que nous avons plus en commun que vous le pensez et je peux vous assurer que j'ai ce que vous recherchez. »

Ta voix ne fléchit pas et ce ton de braise que tu te plais à utiliser va de paire avec ta voix naturellement plus grave que tes homologues féminins. Ce sont là tes origines slaves qui ne font qu'ajouter à ton charme et à ton charisme d'oratrice.

Le monolithe slave croise alors ses jambes dans le crissement d'un cuir qui fusionnerait avec sa peau d'albâtre s'il le pouvait. Elle s'est vêtue en conséquence, ce n'était pas une occasion à sortir sa plus belle robe. Le manteau en fourrure neigeuse suffit. Lorsqu'elle croise ses bras sous sa poitrine enclavée, on peut entendre un tintement : Ce sont sans nul doute ses deux berettas harnachés à ses holsters. Elle détaille sans gêne la "vétérinaire" et s'amuse de ses spécifités tout en poursuivant :

« Lorsque vous commandez dans un bar, que prenez-vous en premier verre, Felicy ? »

Cette question est singulière mais tu aimes tant juger les gens là-dessus que tu ne peux t'empêcher de la poser à chaque fois que tu rencontres quelqu'un. Elle n'y échappera pas. Ses moindres faits et gestes ne t'échappent pas, tu la scrutes, ses tics, ses expression de visage, tout t'es nécessaire, c'est ainsi que tu analyses tes proies. C'est un de tes passe-temps favoris.
Tu lui suggère d'un mouvement de ta main dont tu as parés les ongles d'une manucure mélangeant le noir et le blanc harmonieusement, ils sont acérés comme le seraient des couteaux prêts à semer cicatrices et hémorragies.

La situation est cocasse et il en convient pour les deux femmes d'affaire de laisser celle-ci se dérouler dans un huis clos.

« Fermons ces rideaux, voulez-vous ? Ce sera plus agréable, il n'est pas nécessaire d'avoir des spectateurs indésirables, mh ? »

Sur ces mots, c'est à l'impétueuse de continuer la joute.

« Cold ass bitch, I give broads chills
Ten different looks and my looks all kill »

Elle n'a pas besoin de toi, tu as besoin d'elle. Que faire dans ces moments là ? Eh bien il faut créer le besoin. Tu as le réseau, tu as les armes et tu as la drogue. Tout ce qu'une femme comme Felicy pourrait apprécier. Elle n'en a pas besoin mais tu sais qu'elle pourrait en jouir avec plaisir. Il te faut désormais proposer le bon catalogue. Il faut pour cela satisfaire l'architecte avec des blueprints qu'il ne saurait refuser.

« Vous fumez, Felicy, n'est-ce pas ? Vous me permettrez de vous nommer directement, nous nous passerons des politesses, n'est-ce pas. »

C'est une question rhétorique et Felicy le sait, elle n'émettra certainement aucune opposition à cela, c'est certain. La slave lui tend une cigarette, celle-ci n'est pas longue comme celles qu'elle fume habituellement. C'est un stick noir et le filtre est ornementé de lignes dorées. Ce sont des cigarettes plus fortes que ses vogues. Elle en récupère une juste avant de lui tendre la taxe respiratoire. La réponse à sa question favorite la satisfait, elle a trouvé là une femme qui dénote du reste, ça l'excite, c'est là un jeu qui débute, une danse qui se rythmera au gré du venin craché par chacune des vipères qui se toisent dans ce vivarium. C'est parfait, c'est dans cet environnement que tu as grandit et tu en as grande connaissance.

« Je suis friande de votre contenu, vous êtes douée dans ce que vous faites et vous exultez au travers de vos représentations une certaine sensualité. C'est important de conquérir sa féminité. »

Un compliment sincère ne fait pas de mal et c'est important pour son interlocuteur de se sentir apprécié, la sincérité transparaît dans tes mots et Felicy ne pourrait douter de la véracité de ce que tu avance. Tu poursuis tes œillades, autant mêler l'utile à l'agréable. Felicy sait pourquoi tu es là, autant aller droit au but, tu ne veux ni perdre ton temps, ni gaspiller le sien. Dans le cas d'un partenariat, il n'y a nul doute que vous seriez un duo sans égal. Mais c'est une autre histoire à écrire, ça n'est pas à l'ordre du jour. Tu as besoin de ses compétences et de son expertise. Le reste viendra plus tard. Ceci étant dit, si elle peut à la longue devenir ton toubib et faire de toi un surhomme, alors c'est tout ce qui importe. Il est temps, tu te lances. Mais avant cela, tu prononces quelques mots en russe et Chehkov tire de l'intérieur de son long impair une bouteille de vodka et deux shots. Il pose cet attirail sur le bureau devant le monolith slave et en glisse un vers Melyna et l'autre vers Felicy. Tu désignes l'alcool et les shots et tu la préviens alors.

« Ceci sera pour plus tard. J'ai besoin d'une upgrade, j'ai le prototype, nous l'avons obtenu et j'ai besoin que vous l'installiez pour moi. Je n'ai pas besoin que de ça, j'ai également besoin de vous pour installer toute les prochaines upgrades que je trouverais. That being said, nous savons toutes les deux que vous n'avez pas besoin de moi en retour mais je possède moults choses qui peuvent vous intéresser. De la protection à l'armement. De l'extase à l'argent, moult argent. Et un réseau qui grandit de jours en jours. Voyez cela comme un partenariat, je vous offre de quoi prospérer et vous m'augmentez lorsque j'obtiens les pièces nécessaires. J'ai certaines pièces que le marché n'a pas encore pu apercevoir, d'autres que les groupes, dissidents comme conformistes, adoreraient pouvoir prendre en main. »

La vodka, pour peu que Felicy connaisse bien ce type d'alcool, est une bouteille hors de prix, sa présence est significative et la vétérinaire déguisée le sait. Melyna affiche son opulence dans un but singulier et demeure reposée sur la chaise comme si elle l'avait transformé en trône. Elle ne perd la femme des yeux, la dévore, l'imagine probablement dans divers scénarios également, nul ne sait. Mais c'est sa cible, son obsession de l'instant. Ses propositions semblent tout sauf être des mirages, au contraire, Felicy ne peut qu'être sûre que tout ceci peut lui être servit sur un plateau d'argent, pour peu qu'elle accepte. Un seul mot, il n'entraverait même pas sa soif de liberté, sa soif de contrôle.

« Bien que votre bassin irait parfaitement sur mon visage, Doughall, c'est vos compétences qui m'intéressent, vous êtes l'une des seules et ce que j'ai entendu et vu de vous me pousse à vous désirer plus qu'un autre. »

Tu te permets cette "subtile" remarque, peut-être était-ce les hormones qui parlaient, peut-être était-ce tes souvenirs de ce que tu as vu de cette femme qui se sont frayés un chemin au mauvais moment sur le bout de ta langue de vipère. Peu importe, qu'elle réponde à cela ou pas ne t'importe que très peu. Tu t'es toujours permise de dire ce que tu avais à dire, tu n'as que très peu peur de ce qu'elle pourrait en dire, ce n'est pas le sujet. Tu aimerais sourire mais ce n'est pas le moment, tu dois garder un visage conquis par la quiétude et l'assurance. Plus tard pour ce genre de malices. Chehkov vient servir les deux shots, jusque là vides. Tu l'observes et tu souris finalement.

« Tout a un prix dans la vie, très chère, nous le savons très bien, il ne tient qu'à vous de le réveler, qui sait. Peut-être êtes vous plus qu'abordable. Je ne promets rien que je ne puisse pas fournir. Ceci est le boulot des américains. »

Melyna demeure juchée sur la chaise, dans l'attente de la réponse de la jeune femme, elle laisse moults réflexions s'enchainer dans sa tête, il est compliqué d'envisager certains aspects lorsque l'on sait combien elle gagne grâce à sa croupe et à ce balcon généreux. Encore plus sur ses revenus sur le marché noir, bien que la slave en ait une petite idée, après tout, elle commence à avoir un nom elle aussi dans ce milieu ci. Son bras s'allonge de jour en jour. Après tout, le monolithe slave possède moults propriétés, des succursales aux entrepôts jusqu'aux boîtes de nuit. Il y a forcément quelque chose qui saura attiser la curiosité et l'envie de la Lune.

« Déroulez le parchemin de vos besoins, Felicy, éblouissez-moi. »