« I've been in the Hills fuckin' superstars
Feelin' like a popstar. »

La slave est somptueuse, in fact, elle est d'une rare beauté que l'on attrait aux déesses et aux nymphes, c'est rare qu'elle soit si apprêtée, tout est millimétré. Parée d'une myriade de bijoux, d'une coiffure montée comme un trésor et d'un maquillage sobre mais terriblement efficace, elle se tient aux bras de l'usurpateur. Le vent froid des hauteurs enlace parfaitement l'atmosphère que propose Melyna, et ces deux températures s'enlacent avec un amour indicible, de facto : Elles fusionnent ensemble pour ne laisser que le duo intact. Elle est intouchable et Pavel, tant qu'il sera à ses côtés le sera aussi.

Le Dom pérignon fera l'affaire, c'est très certain. Qu'il joue avec ses circuits tant qu'il le veut, il est en joue des chiens de garde de la russe et quand bien même elle l'apprécie, c'est son peuple qui est le plus efficace quand il s'agit de tuer quelqu'un et de faire passer cela pour un accident ou une tentative fructueuse pour déconnecter du serveur monde de la vie. Elle se plaît à jouer le jeu, cela l'excite même. Elle déambule, se joue des conversations plates que lui propose le blondinet. De ces mondanités dont il n'a clairement pas le goût. Pas comme elle, qui se joue des autres et maraude sur chaque mots énoncés. Tout n'est qu'une partie d'échec et ceux qui connaissent les coups les plus efficaces seront ceux qui s'en sortiront sans égratignures. Elle accueille la proximité du con artist avec aisance, lui rendant alors au double. Cela peut paraître étrange aux yeux du polonais tant ses gestes sont empreints d'une fausse sincérité dont elle a le secret. C'est une vipère, et il apprendra bien vite à quel point son jeu d'actrice est sans limites.




Sa voix de braise dicte cette phrase via la puce, de la même manière que son cavalier. Elle est dans son rôle et c'en est difficile de se dire que c'est vraiment Melyna qui lui tient le bras.



Voilà ce qu'elle ajoute, toujours de cette voix suave qui tonne avec l'horreur des mots qu'elle prononce. Elle affiche une mine toujours aussi neutre, impériale. Quand bien même elle prononce l'arrêt de mort de ses compagnons, elle jauge tout de même la soirée et les conséquences et possibilités de l'évènement. Comment peut-elle faire tout ça ? Comment peut-elle vaincre ses ennemis ? D'autres opposants au régime russe sont morts ainsi, il y a moults années, disparus, évaporés. Elle peut le faire, elle sait le faire. Certains membres de sa famille pourraient en témoigner, s'ils étaient encore en vie.

Elle rajoute, toujours à Pavel, depuis sa puce les mots suivants :



Le compliment faussement dissimulé sonne davantage comme un avertissement aux oreilles de l'Autrichien, il n'y a pas de doutes mais il sait que cette slave délurée connait son cours par cœur. Il ne reste plus qu'à passer à l'action.



Sur ces mots, le monolithe slave attrape la main de Pavel et lui laisse le privilège de mener la dance. Ses yeux scannent les environs, observent ses proies, détaillent d'autres choses, leurs verres, ce qu'ils ont l'habitude de manger, de boire. Melyna n'est plus Melyna, c'est un soldat, désormais. Elle a un objectif en tête et les moyens pour arriver à ses fins. Kalka va très certainement assister à un spectacle bien différent de ce qu'il imaginait, il va avoir l'occasion d'être le témoin d'une Melyna plus inhumaine encore qu'à l'habitude.

« I've been in the Hills fuckin' superstars
Feelin' like a popstar. »

Les doigts s'entrelacent, les corps s'évitent dans une entente symbiotique, les yeux serpentent entre les obstacles, se fixent sur les oeuvres d'art, se fixent sur les cibles. Ils analysent, prennent note des détails les plus importants, des défauts les plus remarquables. Il y a là dans cette soirée d'un type certain quelque chose qui changera le paysage de lumopolis pour toujours. Il y a dans cette soirée un évènement - plusieurs - qui viendront changer le cours de l'histoire. il y a dans le crépuscule de cette soirée l'aube d'une nouvelle ère qui se propose, qui se présage.

Malgré la monotonie de ces chansons qui bercent les pas du couple de fortune, du couple d'opportunistes, se trame quelque chose de bien singulier. Si les piques vont et viennent à la manière d'un ébat routinier, de réelles stratégies germent dans l'esprit du monolithe slave. Que le faux-polonais mène la dance, c'est très bien, ça lui laisse le temps de réfléchir. Elle a simplement à jouer les poupées physiquement tandis que la psychologie et le mental font leurs œuvres.

Ces voies-lactées rebondissent contre les moindres surfaces amicales, quitte à aveugler ceux qui sont le plus sots tandis que les plus brillants en jouent, profitant d'être mis en valeur par la présente. Les valses se succèdent, les pas s'enchainent et parfois, au détour d'une épaule délaissée, la slave observe des silhouettes famillières, des échos disparates du passés qui semblent lui murmurer quelque chose d'inaudible. Si le chaud et le froid se succède de manière irrégulière au sein de son corps dans une équivalence certaine, cela lui rappelle des souvenirs et lui propose de nouvelles idées toujours plus viles les unes que les autres.

Ses mains enlacent celles de Pavel lorsqu'ils se doivent de paraître tandis qu'elle vient se jouer son allégeance malléable, les teintes rougeâtres prenant parfois possession de son visage ne font qu'accentuer sa parenté proche du plus vil des Diables. Elle ne semble jamais perdre son sourire, elle qui est d'habitude si froide. Elle n'a jamais été aussi chaude, aussi ardente. Elle se sait à l'aube d'un nouveau jour et entend bien profiter de cela pour réaliser quelques fantasmes intarissables.

Pavel, ce sans-bannière, lui a servit son ascension sur un plateau d'argent. Il sera remercié, en temps et en heure.



Et si ils se retournaient ? Et si un assassinat sous fausse bannière arrivait ? Qui sait, c'est peut-être trop simple. Quand bien même ce genre de personnes sont la cible de tant d'envieux, de tant d'ennemis, ne serait-ce pas du pain béni que d'assister à la fin d'un règne ? Les androïdes d'une si grande compagnie auraient succomber à un piratage à l'apparence si brouillonne ? Ils ne seraient pas d'une qualité aussi poussée, comme il avait jadis été clamé qu'ils l'étaient ? Il vaudrait mieux se tourner vers les androïdes de la compagnie slave, eux n'ont encore jamais eu de soucis. Pour l'instant. C'est ce qu'ils croiront tous car les échecs et autres ratés ont été passés sous silence et les opposants ne foulent déjà plus la terre depuis.

L'empire, la tyrannie, le dictat slave doit perdurer.

Les moins important peuvent mourir en off-screen, la plus importante doit mourir aux yeux de tous. La pièce de théâtre doit se dérouler sans accrocs. Melyna a un plan. Elle envoie quelques pensées à son cavalier, lui proposant un remake de l'assassinat de cet échappé russe qui voulait faire chanter le KGB depuis Londres. Tout le monde pourrait savoir qu'il y a un concurrent mais personne ne saurait prouver quoique ce soit car dans le monde des armes, il y a tant d'ennemis que ce serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin. N'est-ce pas ?



Elle se joue de son cavalier, venant saisir son menton du bout de ses doigts griffus, liant ses lèvres aux siennes dans un long baiser lancinant, ses lèvres s'étirant après quoi dans un sourire avide, emprunt d'une luxure abondante. D'une cruauté sinistre. Elle darde ses opposants, ses spectateurs qui congratulent le couple d'artistes du paraître, enlace leurs compliments de ses mains gantées de l'hypocrisie politique, s'en nourrit comme si cela pouvait la faire grandir davantage.  

Elle rajoute, toujours à Pavel, depuis sa puce les mots suivants :



La musique continue mais aux oreilles de Melyna, elle n'entend plus que le Requiem de Mozart. Elle n'entend plus que ces instruments à cordes qui augmentent de concert, crescendo avec le temps, elle n'entend plus que l'intro d'un morceau qui n'aspire qu'à prendre de l'ampleur. Elle n'entend plus que ce chœur qui prend en intensité, qui accapare l'air de la salle pour en étouffer ses convives pour finalement leur redonner de quoi continuer à vivre, juste le temps d'arriver au plat de résistance, de quoi leur redonner l'espoir, celui de pouvoir entendre la symphonie que la Soprano offrira aux convives au temps voulu, juste avant que les chœurs ne la rejoigne à nouveau.

Melyna n'a aucun mal à imaginer la soirée en 8 actes, comme l'opéra en question. Elle n'a aucun mal à imaginer cet Agnus Dei.

Elle le désire. Elle veut l'invoquer, le proclamer. Ce sacrifice est nécessaire.



Ses apôtres distribuent le corps du christ aux personnages secondaires, elle se chargera du don ultime elle-même, ultérieurement.

Ses mots tonnent un ordre depuis sa puce vers le con-artist. Et elle s'étonne alors, à portée de sa cible ultime :



Ses mots sont emprunts d'une réelle assurance, elle est en effet certaine qu'elles ont beaucoup de choses à se dire, elle omet simplement de lui signifier que ses derniers mots tiendront le poids d'une vie. Elle omet simplement de lui dire que ce seront certainement les aveux d'une femme sur son lit de mort.

Celle au carré d'onyx et à la striure immaculée se tient alors face à celle-ci, bénie par l'ignorance du nouveau-né, glaciale comme si elle complétait l'habituel tableau slave qui lui fait face. Son visage faisant appel à celui de Melyna pour ne former qu'un seul tableau, celui qui se laisserait régir par un permafrost qui ne saurait plier sous aucune menace si elles n'étaient qu'une seule et même personne.

Le jeu des trônes commence, et il n'y aura pas besoin d'attendre 8 saisons pour qu'il se termine. Sa fin saurait ravir les plus grands amateurs de thrillers.

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Feelin' like a popstar. »

Ses yeux balaient la salle avec la minutie et l'efficacité d'un F-22 Raptor tandis qu'elle jongle entre écouter et répondre à l'ersatz polonais qui lui sert de cavalier. Ses mains caressent ses propres biceps armurés de bijoux et chaines en tout genre, ce terrain de chasse pourrait tout à fait se transformer en ossuaire qu'elle n'en aurait cure. Elle réfléchit, encore et toujours. Quand bien même son plan est déjà en marche et ses pantins prêts à lancer l'attaque qui amènera le processus de réécriture du programme des androïdes à son terme, elle doit quand même se préparer au pire. Et si les sécurités sont plus hautes que ce qu'elle avait prévu ? Non, c'est impossible. Cette chienne n'a pas dans le sang la perfidie slave pour se faire avoir par de telles choses. Ô non. Elle a tout étudié.

Elle lève un regard puis l'abaisse à l'égard de Pavel lorsqu'il évoque ses sous-entendus. Son regard équivoque ne peut que lui indiquer que lorsqu'elle promet quelque chose, elle se débrouille pour que ce soit une réalité. A n'en point douter que si elle empoignait quoique ce soit qui appartenait de près ou de loin à l'anatomie du con-artist, elle le viderait de son énergie vitale. C'est elle qui mène la danse, cette assoiffée des plaisirs de la vie, des vices de celle-ci l'entend de cette manière et pas d'une autre.

Pavel reçoit néanmoins un nouveau message :



Melyna pousse un soupir empreint de la luxure d'une Aphrodite en pleine orgie, nul doute quant à la sensation que l'image a pu lui procurer, elle qui disait plus tôt à Pavel à quel point elle voulait voir le monde ployer le genou face à elle. Soupir tut par l'arrivée de la Sérénissime Letessier, les deux monts enneigés voient une symbiose bien vite soulignée par cette même cible. Melyna poursuit alors :



Ses yeux translucides s'entichent de ceux de la femme aux heures comptées, elle la dévore des yeux, lui offrant un respect singulier, celui que l'on apporte à ceux qui ont l'ignorance et la légèreté d'une vie simple, sans soucis. Elle lui offre un sourire équivoque après ses remarques, acquiesçant sans mal.  

Dit-elle alors, un sourire carnassier aux lèvres, elle sait pertinemment de quoi elle parle mais l'idée qu'elle puisse parler de Pavel la fait rire intérieurement. En sa qualité d'être abjecte, ça n'est qu'une énième manière de se moquer d'autrui.

Plus le temps passe et plus Melyna sent l'ivresse de la victoire traverser son échine, elle se galvanise d'un sentiment toujours aussi nouveau à ses yeux tant celui-ci semble intarissable. Bien vite l'idée de d'abord voir de quel bois son corps se chauffe dans un premier temps pour ensuite lui voler son ultime baiser et par la même occasion son dernier souffle suffit à lui donner la motivation d'un régiment spartiate. Elle hoche la tête à la proposition de Pavel, s'éloigner de ces mondanités est un mouvement parfait à cet instant, ça lui laisse le temps de lancer les hostilités. C'est tout ce qu'il faut.



Ses mains rejoignent les hanches de Pavel, serpentant jusqu'à l'aine de celui-ci dans une énième provocation mesquine.  



Ses crocs se dévoilent tant son sourire s'étire, tant sa déviance est apparente. Melyna est réellement dans son élément. C'est là tout ce qu'elle aime faire, rares sont ceux qui la verront si épanouie.



La musique se fait plus basse au fur et à mesure qu'ils s'écartent mais aux oreilles de Melyna, elle n'entend plus que le Requiem de Mozart. Elle n'entend plus que ces actes qui se défilent dans sa tête. Elle n'entend plus que ces instruments qui prophétisent l'apogée d'un et la déchéance de l'autre. L'excitation est telle qu'elle en ferait presque fi de qui est à quelle position.




La phrase, aussi simple et dénuée de toute connotation peut-elle être, déclenche bien quelque chose, et quelques mots parviennent à Pavel, dans sa langue, afin de le prévenir que le processus est en marche. Le mot-clé a été invoqué. L'introduction est terminée, la thèse viendra prendre vie. Elle va fleurir et laisser éclore en temps voulu la fleur mortelle que Melyna affectionne tout particulièrement.

Melyna se rapproche de Camille et instaure petit à petit sa proximité avec elle, l'ammenant, implicitement à le faire d'elle-même. Ce soir, ce sont trois déviants qui prendront leurs pieds. Ce seront 3 démons qui s'arracheront les morceaux du cadavre de la victoire, ce seront trois opportunistes qui se battront jusqu'à la mort, jusqu'à l'orgasme, jusqu'à-ce que cette dernière jouissance arrache à qui de droit l'étincelle d'une vie pour une vie, un échange équitable qui fera monter inévitablement la balance.

Il n'y a pas de fumée sans feu, il n'y a pas d'ascensions sans dégâts collatéraux, c'est une honte de sacrifier une telle personne mais c'est là le jeu de la guerre.

It's kill or be killed.

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La main qui explorait alors l'intérieur de la lingerie Letessier s'échappe.



Sur ces mots là, elle s'élève à la suite du vacarme produit vers l'entrée de la suite. L'actrice du dimanche est à son apogée, elle joue dans le film dont elle a toujours rêvé. Fi de son entrejambe drapée d'un liseret luxurieux, ce n'est plus le temps de batifoler. Elle se redresse et force Camille à la suivre dans son mouvement, lui implicitant que c'est une volonté conjointe et non un ordre.

Melyna jubile, la chevauchée des valkyries résonne dans ses oreilles, les cris, les hurlements, la panique nourrit ses jubilations et elle sait, via son HUD que son plan est en pleine exécution. Tolstoï et Chekhov sont très certainement en train d'agir exactement comme elle l'a prévu, son image doit rester intacte, c'est elle l'"héroïne" de la soirée. Ses gardes du corps prouveront à tous qu'ils sont là pour aider autrui et non les menacer. Officiellement.

Elle jette un coup d'oeil à l'heure : Les frères ont certainement signé l'acte de succession, l'heure tourne et les cercueils se refermeront bientôt.

Le plan principal a prit un tournant différent mais les scénarios sous-jacents se déroulent comme sur des roulettes. Elle est satisfaite. Le reste n'est que plaisir, excitation et surprise !



Un sourire mental étire ses lèvres désirables, elle jubile du champ de possibilié qu'elle s'imagine. Elle innocule le venin dans ses paroles, serpente jusqu'à-ce qu'elle en arrive aux discussions mais en quitte jamais Camille, qui sait ce qu'elle pourrait aller chercher, si elle n'est pas sous surveillance, mh ? Nul ne le sait et ce n'est pas une variable que Melyna souhaite prendre en considération.



Elle lui indique d'avancer avec un peu d'énergie, toujours en jouant sur les cordes de son instrument le mieux accordé : La manipulation. Ses gestes sont rassurants, emprunts d'une réelle volontée mesurée de protéger celle qu'elle compte paradoxalement bien déconnecter du serveur monde.

Si les cartes sont en sa faveur, en bas, alors ses golems d'or et de plasma devraient attendre le petit groupe, près de sa berline. Si tout se passe bien, le monde devrait compter, d'ici demain, trois nuisibles en moins.

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L'ambiance est électrique, les sous-vêtements luisent de l'excitation du rêve américain et les canons rugissent au bon moment. L'heure est au bain de sang et si Melyna a l'habitude de se baigner dans le sang de ses ennemis, aujourd'hui n'est pas le moment. La gloire sera pour plus tard, les louanges pour une autre vie. Sa vie est sur la ligne et elle n'a jamais été plus vivante qu'en cette sinistre soirée. Son virus est en place, l'assassinat sous bannière est en péril mais rien n'est joué car c'est ainsi que les cartes s'abattent, le hasard fait bien les choses, elle en tirera son épingle en temps voulu.

Elle poursuit sous la tutelle du polonais, certaine de celui-ci. Il y a quelque chose à y gagner, même s'il voulait la doubler, il doit toujours s'en sortir vivant. Il est de son côté, c'est certain. A vrai dire, il n'en a pas le choix. Elle sourit, intérieurement et poursuit la valse à la polyrythmie imposée.

La chienne russe se délecte des paroles de son ennemie jurée, elle l'embrasserait si elle le pouvait rien que pour goûter à la contrariété qui se teinte dans certains de ses mots. Rien que pour s'enivrer de la haine d'autrui, une énième fois.




La voix de Melyna, d'habitude de braise semble cette fois-ci teintée d'un ton vicieux, empoisonné par la cupidité d'un régiment d'Atilla. Les pas se pressent, les instructions sont suivies et bientôt, c'est la berline qui est atteinte. Les portes sont déjà ouvertes et c'est un autre contingent de béhémoths plus grands encore que ceux qui accompagnent d'habitude le monolithe russe. Ceux-ci sont désignés pour une défense plus lourde, leurs carrures sont bien plus imposantes et eux ne cachent pas leurs épais fusils prêts à désintégrer n'importe quelle paire d'yeux s'approchant trop près de celle-ci. Melyna joue encore le jeu et feint pendant un très court instant une panique si réelle qu'on pourrait penser qu'elle n'a pas prévu quoique ce soit pour la suite.

Une fois en sécurité dans sa berline de guerre, Melyna se tourne vers Camille et lui propose alors de partager les coordonnées de son repère via un échange crypté entre leurs deux HUD.



Elle récupère alors une bouteille de vodka nichée dans l'accoudoir d'un des côtés de la berline puis débouchonne celle-ci pour en siffler une gorgée. Elle n'a plus l'aspect mondain, il n'est plus nécessaire à cet instant. Elle la tend finalement aux deux zouaves et leur propose un ultime coup de tonnerre pour les réveiller. Ou les alourdir, au bon vouloir de chacun. Ses yeux dévorant la cible qu'elle convoitait depuis le début. Les crocs du loup sont prêts à se refermer sur sa proie. Tolstoï et Chekhov seront bientôt loin du bâtiment eux aussi et la fin du plan pourra prendre effet. D'autres pions pourront bientôt prendre part au cortège, quand l'issue sera certaine. Il faut pour l'instant brader du temps.



Le sourire de l'albâtre s'étend en un rictus vicieux et empreint de la luxure du diable. Elle darde alors ses comparses l'un après l'autre tandis que ses titans de garde encerclent ceux-ci.



Son sourire ne désemplit pas, au contraire. Et elle se réconforte petit à petit, lorsque la distance se creuse réellement et que la planque de Letessier s'approche. L'aube approche. Et l'issue de cette mission aussi.

Que c'est excitant. Elle en rirait presque.

Le message est lancé via la puce tandis que le liquide carmin s'ébouillante dans les veines qui parcourt son corps. La chienne slave dessine sur ses lèvres un sobre sourire dont l'âme n'a rien d'élégant. Elle se joint à Camille et vient lui proposer de mener la dance, le tout dans une fausse proposition conscentante. L'ambiance a des airs de l'enfer et c'est parfaitement représentatif de cette joute, de ce trio infernal. On pourrait jurer voir des cornes se frayer un chemin entre les mèches neigeuses de Melyna tandis qu'elle s'approche de sa proie, de son jouet.

Il est possible qu'autrui ait vu à travers son plan, mais elle est pleine de puterie et ses stratégies ne s'arrêtent probablement pas qu'à manger entre les deux repas que sont les cuisses Letessier. Elle est confiante. Elle l'épuisera, elle les épuisera, probablement. Et plus que n'importe quelle autre simagrée : Elle obtiendra ce qu'elle désire.



Elle s'abandonne sur le lit, surplombant Letessier dans la position proposée tandis que ses lèvres viennent chercher celles de l'ennemie sans une ombre d'hésitation. Ses sens sont en ébulition, ses pupilles arboreraient l'aiguisement de celles d'un serpent si elle n'était pas malheureusement encore humaine.

Une main vient saisir la gorge de Camille, son pouce et son index venant cloisonner le dessous de la machoire de celle-ci tandis qu'elle se cambre pour que son hôte puisse profiter de l'entierté de la superficie du terrain qu'elle lui propose.



Le message s'échappe vers la puce de l'Autrichien à nouveau tandis que les domes de chair russes trahissent une sobre couverture de dentelle dont la transparence ne laisse que peu de place au doute. Ils sont malmenés au gré de l'envie de la maîtresse des lieux qui elle-même semble aux mains d'une invasion russe.

Les longs doigts fin resserent leurs prises sur l'un des seins de Camille tandis qu'elle continue d'explorer son visage, ses crocs acérés à la recherche de la chaleur de la vie au détour d'un ou plusieurs pans de peau. Ce duo, cette danse macabre, ces deux fluides empoisonnés venant s'entremêler au sein d'une si lugubre fiole de crystal.

Rien de ce spectacle ne semble pouvoir échapper à l'Autrichien qui est d'ores et déjà appelé à rejoindre les hostilités.

Mais encore une fois, quand bien même le trio est désormais à l'abri, ses androïdes demeurent en alerte et les alentours sont scannés. Quand bien même le dispositif est mis en silencieux, il est hors de question qu'ils soient pris à leur propre jeu. Melyna le sait et Kalka doit bien le savoir aussi.

Le temps est au soupir, au plaisir. Au Désir.

Et celui-ci prend la forme de deux doigts venant se frayer un chemin jusqu'au doux et chaud foyer de l'incriminée, l'élément le plus important, cette gemme convoitée est dès lors sous les feux de l'ennemi, et les prochaines directions se font plus subites - contrôlées - mais orchestrée dans un but bien singulier, la tendresse n'a pas sa place, il n'est question que de pulsions animales, d'une volonté d'accouplement purement et simplement régie par les vices les plus acceptés et revendiqués.

Il ne manque plus que la clé de voute dès lors que cette lourde porte ornementée et gardées par deux longs pilliers lisses s'ouvre à eux-deux. Le plafond fuit et sur les murs du pêché s'écoule le délicieux nectar, elle ne peut plus attendre, elle en veut plus. Elle a BESOIN de plus.