Quand la vie vous met plus bas que terre, que tous les moyens sont bons pour se faire un peu de thunes. Léo a les poches trouées, toujours à l’affût du moindre billet vert qu’il sera capable d’attraper, pourtant plus les années passent et plus les risques sont gros. L’enjeu il ne le connaît que trop bien, tué ou être tué. Le brun n’a jamais eu tendance à tendre l’autre joue lorsque la première commence à être usée, peu importe la douleur, la route ne se trace pas toute seule et personne ne le fera à sa place.
On lui a encore filé un travail simple, voler une caisse c’est évidemment dans ses cordes, il ne compte plus le nombre qu’il a fini par taxer aux honnêtes comme aux pourritures qui ne font pas mieux de leurs vies que lui. La première qu’il a empruntée pour une durée indéterminée, c’est la Golf qui suit ses déplacements, il la rentabilise au possible, ne sait plus vraiment combien de fois il a détruit le goudron de Lumopolis avec ses pneus et n’est pas près de s’arrêter.
Il a reçu une notification après quelques dizaines de minutes sur l’application, après avoir lancé son live et passé le bonjour nonchalamment à ceux qui très tôt ont rejoint la partie. Les défis défilent, mais rien qui ne capte vraiment l'attention du brun, jusqu'à ce qu'on lui propose de tirer une caisse dans un garage. C'est parfait, il sait exactement à qui demander pour trouver la voiture idéale et qui rapportera le plus à la revente. Il n'a ni la place ni le besoin d'avoir un parking complet de bagnoles volées. Quelques SMS échangés avec N2O plus tard, il a une localisation parfaite de l'endroit où il doit se diriger pour trouver sa précieuse, ne perd pas de temps pour atteindre sa destination, gare sa voiture dans un parking à quelques blocs de l'endroit. Le Britannique n'a pas peur de marcher, il viendra la récupérer une fois son méfait accompli.

Le brun tient la causette à ses followers le temps de la ballade, s'arme de son skateboard au cas où la situation déraperait et qu'il était forcé de partir en vitesse. Lorsque le point de chute n’est plus qu’à quelques mètres de lui, il glisse son téléphone dans une poche de sa veste, se ravise un peu plus de faire du bruit. Capuche sur la tête et un masque lui recouvrant tout le bas du visage en place, il foule le jardin bien entretenu de sa victime du soir. Simple comme bonjour, non ? Non. À peine a-t-il le temps de rentrer dans la propriété et de jeter un coup d'œil à la voiture que la maison entière s’est mise à hurler. Il aurait dû s’y attendre, n’a pas estimé qu’une maison aussi basique dans un quartier résidentiel puisse être équipée d’alarmes. Manque de vigilance ou goût pour le risque, on ne sait jamais trop avec lui, la seule chose dont il est certain : il a intérêt à démarrer cette voiture et disparaître au plus vite

De ce que le brun en sait, les watchers adorent quand tout ne se passe pas comme prévu, qu’un peu de piment est ajouté au défi lancé à leur victime. Alors forcément quand l’alarme s’est mise à hurler dans toute l’habitation, ils ont été ravis, Léo lui n’a fait que lever les yeux au ciel en soupirant. Ça va devenir une galère, parce que les options ne sont pas nombreuses et le temps va vite lui manquer. Soit quelqu’un est dans la maison et ça peut très vite mal finir avec le nombre d’armes en circulation dans le district, soit les flics vont rappliquer en quelques minutes.
Le sac est jeté à la va-vite près de la portière conducteur, tournevis en main pour faire péter le barillet de la berline. Les vieux modèles se font rares, la thune qu’on ramasse à s’accaparer ce genre de caisse ça fait sauter au plafond et elles ne sont pas bien dures à faire démarrer sans clé. L’ouvrir est un jeu d’enfant, on ne fait pas plus simple qu’à cette époque où l’ouverture n’était régie qu’à une stupide clé. De nos jours rares sont les véhicules ne sont pas équipés d’une ouverture à mémoire biométrique pour savoir qui peut la conduire ou pas, heureusement nos hackers ont du talent. Les mains bien trop occupées à s’occuper du véhicule, sans perdre patience avec l’alarme qui lui vrille les tympans.
La portière s’ouvre en même temps que les bruits stridents s’arrêtent. Le Britannique relève la tête vers la porte qui lui semblait mener au reste de la maison. Dans l’encadrure, une jeune femme – plus jeune que lui d’apparence – recouverte d’un simple drap noir nervuré, son chien prêt à attaquer à la moindre seconde. La porte se referme, la brune parle doucement, lui fait remarquer qu’il n’est pas chez lui, le chien aboie, la caravane passe.

— Qui l’eût cru ? Moi qui trouvais la déco si familière.

Les marches qui les séparent sont descendues par la jeune femme, à quelques mètres à peine de Léo, mais il a déjà la main sur la portière qu’il vient de déverrouiller. Il sait très bien qu’il ne lui faudra que quelques secondes pour pouvoir allumer le véhicule et déguerpir, mais il aurait préféré ne pas abîmer la carrosserie en défonçant la porte du garage. En attendant, il faut tout de même gérer la propriétaire présumée du véhicule et l’animal qui montre les crocs depuis le départ. Une simple formalité, mais si le chien attaque, il ne pourra pas se résoudre à le frapper, esquivera au mieux.
Elle lui demande de partir, d’un ton enfantin qui semble pourtant bien plus menaçant. Il n’y prête pas tout de suite attention, n’y voit qu’une adolescente qu’on vient de réveiller et qui n’a plus tout à fait les idées en place. Le brun la sous-estime à peine, sait qu’avec quelques mots qu’il ne comprend pas, elle guide le chien d’une main de maître ; si ça n’était pas le cas, il serait probablement déjà recouvert de morsures.

— Je ne comptais pas trop m’attarder, rassure-toi. Il indique le boîtier qui jouxte celui pour l’alarme du doigt. Ouvre le garage et tu ne me revois plus jamais, choupette.

Entre voix douce, arrogance et l’animal grognant ; qu’est-ce que c’est que ce foutoir ? Oui, Léo a eu l’occasion de faire ça des centaines de fois, rentrer dans une baraque pour voler la première caisse venue, ancienne comme récente. Évidemment, il a déjà été pris en flag, quelques fois avec un chien prêt à mordre – et certains ont laissés leurs marques sur son corps – mais jamais dans cette disposition. Première fois que quelqu’un apparaît être aussi calme et menaçante à la fois, première fois que le maître dirige d’une main de maître le doberman prêt à attaquer à la moindre action.
C’est là qu’il tilt, quand elle calme l’animal juste d’une main sur la tête, alors qu’elle continue de laisser planer une menace silencieuse. Il comprend qu’il est dans de beaux draps, qu’elle est beaucoup trop assurée pour ne pas imaginer gagner sans aucun souci un affrontement. Il soupire doucement, quand elle commence à lui faire une mini rétrospective de sa vie, parce qu’il la connaît, sait ô combien il n’est pas un exemple à suivre. Elle n’est pas dupe, s’approche doucement en se déplaçant pour se rapprocher du brun, fait le tour du véhicule pour se mettre à son niveau.
Le Britannique n’a aucune idée de comment il va pouvoir se sortir de cette affaire, maintenant qu’elle est à quelques centimètres de lui ; elle qui n’a pas perdu son sang-froid, sa confiance en elle. Finalement elle laisse la stupeur sur l’ambre, il n’avait pas prévu ça. Sous la couette une page d’un Playboy, édition gros couteau. La lame qu’elle glisse sous son cou le surprend légèrement, la légèreté avec laquelle le fait, la fermeté qu’elle semble appliquer sur l’arme. Il relève la tête pour qu’elle puisse terminer sa diatribe, mais il avait déjà une bonne idée de la fin. Spoiler : il n’a pas choisi la bonne personne pour tirer une caisse, tant pis. Foutu pour foutu, garder la tête haute et savoir rester fier. Au pire, il rejoindra sa mère, au mieux sa sœur.

— Aucune arme, juste ma bonne étoile.

Il se relève, sans douceur, juste assez pour laisser comprendre qu’il ne prête pas attention à la menace. Mourir n’est pas une fin en soi si on le fait avec honneur, il est loin d’être une bonne personne, mais ne partira pas sans le sien.

— Ceux qui peuvent se payer ce genre de caisses n’ont aucune morale, tu le sais aussi bien que moi. Je ne vole pas ceux qui n’ont rien, on a trop en commun.

Faire la causette le temps de trouver une solution, de capter son attention pour retourner la situation, quoi qu’il en coûte. Il n’y a pas d’autre chose à faire quand on se retrouve dans ce genre de bourbier, Léo les connaît par cœur, trop habitué à surmonter des aventures invraisemblables. Il sait parler, ne sait jamais fermer sa bouche, attirer le regard sur lui, se moque bien d’être repéré finalement.

— Le défaut, avec les gens comme vous, c’est que vous êtes comme les méchants de film. D’un coup sec il tape dans la lame pour l’éloigner de son visage, repousse légèrement la jeune femme par la même occasion. Vous donnez trop d’importance à ce que vous dites.

Peut-être aurait-il été préférable qu’il parle moins vite. Il a éloigné le couteau, mais à quel prix ? Sa main est déjà recouverte de sang à cause de l’impact et du tranchant de l’arme, mais il n’est pas hors de danger pour autant. D’un simple mot – du genre que le Britannique ne connaît pas, mais qui ne veulent rien dire de bon – le chien fonce tête baissée vers ce dernier, prêt à l’écorcher vif. Le chien veut sa peau, mais même s’il veut sauver sa vie, le brun ne se permettra jamais de frapper un animal. Lorsqu’il le voit bondir sur lui, il le laisse mordre son avant-bras pour l’envoyer valser avec la vitesse que le doberman a pu prendre. La douleur commence à sincèrement le lancer, mais il se doit de garder les yeux ouverts, la partie n’est pas finie.

Ce qui caractérise le plus le brun, c’est probablement son manque de peur, constamment arrogant, libéré de l’angoisse. À quoi bon de toute façon, si aujourd’hui signe la fin de ses aventures, autant mourir la tête haute, avec les valeurs qui lui sont propres. Elles ne sont pas propres, il a vu et fait des choses graves, peut-être a-t-elle raison, peut-être que le sens moral l’a abandonné depuis belle lurette. Pourtant c’est dans ce genre de situations qu’il se dit qu’il n’est pas le pire d’entre tous, qu’en enfer il n’aura pas la première place malgré toutes les erreurs qui le constituent.
Couteau sous la gorge, il se relève sans se démonter, tient tête à son interlocutrice alors que sa vie ne tient qu’à un coup, se moque d’elle. Non, le tact ne fait pas partie de ses qualités, brûle la chandelle par les deux bouts jusqu’à ce qu’elle s’éteigne, fait jouer sa chance tant qu’il en a. La situation paraît désespérée, rien n’est à son avantage, elle est armée d’une lame et même s’il arrive à faire disparaître ça de l’équation, il reste le molosse prêt à bondir à la moindre occasion ; prêt à faire couler le sang comme sa maîtresse. L’ironie est bien belle, lui qui pensait que ça serait aussi simple que de voler une sucette à un bébé, le voilà maintenant dans de beaux draps. Tant pis.

Il joue le tout pour le tout, envoie valser le métal et la menace sur le côté, mais l’animal qui n’attendait que ça, sous l’ordre de la jeune femme, vient arracher un bout de chair au Britannique avant de retomber lourdement sur le côté. Il se souviendra de son passage dans cette maison de fous, c’est certain, mais la guerre ne fait que commencer. Elle se moque de lui, bien trop confiante pour que ça ne soit rassurant pour lui, assez pour qu’elle ordonne à son garde du corps à poils d’attendre la suite.
Incapable de savoir d’où elle sort, mais conscient qu’elle n’est pas une gamine ordinaire quand elle prend appui sur le sol pour lui envoyer un coup de pied circulaire. Cette fois c’est à lui de se retrouver au sol, la brune elle, a déjà retrouvé sa stabilité, l’animal se rassied sur le carrelage du garage. Le pied du bourreau se retrouve sur sa cage thoracique – ça aurait pu être sexy si elle n’avait pas l’intention de lui faire bouffer les pissenlits par la racine – le maintien collé au sol, incapable de se relever. Elle reprend sa mauvaise blague contre lui, force un peu plus sur son ossature, il lève les mains en signe de reddition, mais ça ne prend pas sur elle, déterminée à lui rappeler sa place dans la chaine alimentaire.

— Pardon Milady. C’est clair que c’était stupide de ma part… L’arrogance n’a pas fini de couler dans ses veines. Pas autant que d’avoir arrêté ton clebs ceci dit.

En un instant à peine, il attrape la cheville de la jeune femme, tire dessus avec force pour lui faire perdre l’équilibre et la ramener à la même hauteur que lui. Prévisible certes, mais elle aurait probablement dû l’arrêter quand il en était encore temps. Il lui a pourtant dit, elle se comporte comme ses homologues fictifs, toujours trop bavards, jamais assez attentifs. Il en profite pour se relever avec une vitesse déconcertante, agrippe la portière et s’engouffre dans l’habitacle du véhicule. Étonnamment, elle est déjà debout, l’animal lui est à ses côtés prêt à dévorer un peu plus de dermes si l’occasion se présente. Temps écoulé, fallait aller plus vite.

— Aussi mignonne que Miranda Tate, mais t’as pris les défauts avec. Il rentre son passe-partout dans la serrure du véhicule et en rien de temps, la voiture ronronne déjà. Espérons seulement que t’auras une mort plus sympa que ta collègue. Il lève les yeux au ciel, enclenche la marche arrière. Au plaisir de jamais te revoir, beauté.

Les raisons qui la poussent à se battre avec autant d’ardeurs, pour sauver un véhicule bien plus vieux qu’elle, ne manquent pas, mais le brun ne se doute pas de laquelle colle le plus et s’en moque quelque peu d’une certaine manière. Il a pour habitude de se dire qu’il ne reverra jamais son interlocuteur, encore moins quand ce dernier a pour habitude de sortir armé et prêt à fondre sur l’ennemi, mais il n’est pas certain de tenir la route s’il doit croiser de nouveau sa route. La pression ne lui fait plus peur, habitué à se servir de ça comme d’un carburant pour un réservoir qui ne finit jamais à sec.
Envoyer valser son adversaire, c’est une habitude qu’il a pris à force de combattre dans la cage, parce que l’espace est toujours restreint, qu’il faut garder assez de distance pour respirer, se battre, prendre le dessus, garder le contrôle. Pourtant, rares sont ceux qui ont déjà réussi à être aussi vifs que lui sans être bourrés d’électronique et de ferraille, mais l’exploit de la jeune femme est aussi surprenant que terrifiant. Heureusement pour le Britannique, il ne lui a pas fallu plus de temps pour se blottir dans l’habitacle de la vieille Impala et vouloir rire au nez de son interlocutrice un peu trop sûre d'elle. Contrairement à d'autres, elle ne tente même pas d'ouvrir la portière, de casser la vitre pour le sortir de là comme une désespérée. Le calme qu'elle arbore ne dit rien de bon au voleur, il démarre le véhicule aussi vite que possible, avant qu'elle ne trouve une nouvelle manière bien subtile de lui couper l'herbe sous le pied, parce qu'il n'imagine pas être capable de lui tenir tête longtemps à ce rythme-là, d'autant que l'animal qui lui a laissé quelques marques n'est pas hors d'état de nuire non plus.
Le Britannique n’a jamais su se taire, alors il se moque de la brune, prend un malin plaisir à démarrer la muscle car devant ses yeux tout en l’insultant presque. L’idiot ne se rend pas compte de ce qui se trame sous propres yeux, parce qu’il est déjà trop tard pour hésiter, l’arme braquée sur son crâne, la sommation prononcée ; la seconde, elle avait prévenu qu’elle ne voulait pas se salir.

— Fais chier !

Il ne perd pas une seconde pour s’abaisser dans son siège pour couvrir son visage, enfonce la pédale d’accélérateur pour disparaître du secteur, sans pouvoir réellement où ça l’emmène, même s’il entend le fracas de la porte du garage qui tombent sur le capot, heureusement les ingénieurs automobiles américains ont toujours fait très costaud ; ça sera ça de moins de retiré sur sa prime. Il n’est pourtant pas encore sur la route que l’aventure semble désastreuse, un bruit sourd, un flash, il espère qu’elle a été blindée.

Certains diraient qu’il faut être fou ou complètement stupide pour prendre autant de décisions pourries, parce qu’il est vrai que depuis le début de ce bordel, elle lui a offert une porte de sortie qu’il n’a pas voulu accepter. Le Britannique n’a jamais performé par folie, parfois par stupidité, mais aujourd’hui comme souvent par réel besoin ; ce genre de soirées où savoir comment se nourrir le lendemain n’est plus tant la priorité, il les connaît comme sa poche. Tout avait paru si simple qu’il n'avait pas bronché face aux attaques du doberman et sa maîtresse, même s’il ne s’attendait pas à autant de vigueur de la part de cette dernière.
Finalement l’habitacle a été rejoint sans plus d’encombres, le brun pense être sorti d’affaire quand le moteur démarre et ronronne sans caprices, dans sa tête tout est presque fini : une fois qu’il sera en route, plus rien ne pourra l’atteindre. C’est ce qu’il pensait avant de relever la tête et d’enclencher la marche arrière, le crâne retrouve bien vite la hauteur du pédalier. L’arme braquée sur lui ne perd pas de temps pour faire feu, heureusement pour lui elle manque de peu sa cible, glisse un magnifique œillet pour finir le siège conducteur.
Il n’aura pas autant de chance pour la seconde qui vient se frayer un passage dans son flanc gauche, manque de peu de transpercer par la même occasion un rein, mais ça il ne le saura que plus tard. Entre moteur, coup de feu et le battement de coeur tambourinant ses tempes, il n’est pas bien certain de savoir combien de munitions la jeune femme a pu sortir de son arme, aussi rien n’indique qu’elle en finira avec lui un jour, tout au plus s’il ne terminera pas sa course dans un mur avant que la brune ne l’achève.

Il n’y voit rien, lève un peu la tête une fois que l’angle du rétroviseur donne l’impression que la voie est libre, malheureusement pour lui la jeune femme semble déterminée à vider son chargeur sur place. Quelques secondes à peine, c’est le temps qu’il lui aura fallu pour sortir, croire que tout est sous contrôle, seulement un millième pour sentir la douleur se répandre dans tout son organisme. Le sang jaillit sans grande difficulté, comme appelé par l’extérieur, mais il ne peut pas se le permettre, il hurle quand le cinquième coup est tiré et que son épaule vient se briser face à l’impact.
Le Britannique n’a jamais eu pour don de prendre son temps, mais dès lors que la douleur a commencé à irradier son corps, il n’a pas manqué d’écraser plus fort que jamais la pédale d’accélérateur. Rien à ce jour n’a jamais autant marqué sa peine, si ce n’est la mort de sa mère. Le sang dégouline, les sièges en cuir n’en garderont rien, ça ne marque pas, mais le voleur peut dire adieu à sa prime bonus, la carrosserie se voit maintenant serpentée d’impacts et il n’existe que de très rares pièces pour la réparer, en admettant qu’on puisse les payer.
La tête tourne déjà, heureusement pour lui, le calvaire ne devrait pas durer trop longtemps, une fois qu’il aura déposé le véhicule au lieu de rendez-vous, rien ne le retiendra d’aller se faire réparer. Encore faut-il que quelqu’un veuille bien s’atteler à la tâche.