« Il y a quand même de meilleur façon de commencer une vie.
Mais comme on le dit, on ne choisit pas sa famille et quand elle est absente, c’est loin d’être un choix croyez-moi.

Commencer sa vie seul, c’est vraiment la merde.
Mais l’avantage c’est que on se dit qu’on ne peut pas tomber plus bas : quand on a touché le fond, on ne peut que remonter.

C’est plutôt beau comme philosophie.

Rapidement, c’est une nouvelle famille qui se dessine.
Une famille adoptive qui traitera l’enfant adopté que j’étais comme leur propre enfant. Et puis. Je n’étais pas seul. Sevy était là. Un enfant comme un autre, un enfant aussi abandonné et adopté par cette famille, il viendra après moi, mais directement, ce sera comme un frère.

On ne choisit pas sa famille, mais on peut choisir qui faire entrer dans sa vie.

Sevy je l’ai choisi comme un frère.
Un frère qui me suivra encore toute au long de ma vie.
Un soutien indéniable, une envie de le protéger contre tout ce qui pourrait l’embêter et lui fait de même.

On ne choisit pas comment on commence notre vie, mais on peut choisir comment la continuer.

C’est un fait.
Face au temps qui avance, les choix s’impose.
On grandit et malgré les facilités que j’ai a avoir de bonnes notes à l’école, force est de constater que la société évolue aussi en même temps.
Il faut s’adapter.

On parle de problème de ressource. C’est pas nouveau, mais ca devient critique.
La vie suit son cours.

Et rapidement, il faut se montrer utile. A l’époque, je ne me voyais pas derrière un bureau a agir tel un robot.
Je mérite mieux que ca.

Les petits boulots s’enchainent d’année en année.
Je cherche ma voix mais est ce que j’ai encore ce luxe ?
Non.

La société fait pression.

Je m’engage dans ce qui le sied le mieux, des métiers tournés vers le combat. On exploite ce qu’on nous a appris depuis tout petit, d’abord pour s’amuser puis, ca devient une nécessité.
Lumopolis, nous tend les bras, a moi et a mon frère.
On arrive les yeux pleins d’espoir.

Moi je sais déjà ce que je vais y faire, je vais occuper un poste de vigile dans une grande entreprise : le genre d’entreprise qui accueil de grand maitre de l’intelligence, le genre d’entreprise qui me rebuté a une époque.
Lui, mon frère, il pourra vivre de sa fibre artistique.

Ce qui semblait être un nouveau départ, vire rapidement au chaos. Première semaine sur place, et déjà on a le malheur de se frotter aux mauvaises personnes.
Ce qui n’était qu’une petite bousculade, une bagarre a la sortie d’un bar, dérive rapidement en règlement de compte.

Tel est le fléau de se frotter aux mauvaises personnes.
Mon frère et moi on en payera le prix. Si pour moi la marque est surtout psychologique, pour mon frère, ce sera physique, une brulure au visage qui nous montrera a tout les deux qu’ici, tout peut rapidement déraper.

Le temps passe.

Et alors on avance chacun de notre côté.
Les amours vont et viennent et en ce qui me concerne, c’est surtout u n e amour qui va s’intégrer dans une vie pour tout détruire.

On choisit ses amours, sans se douter des conséquences de nos choix.
Car l’amour rend aveugle, n’est-ce pas ?

Elle est là, elle me demande d’être présent pour elle.
Elle est là, elle me demande d’être à sa disposition.
Elle est là, elle rentre dans ma vie pendant quelques semaines.
Et elle sera mon unique repère.

A en oublier sa propre famille.
Je l’ai laissé seul si longtemps.
Trop longtemps.

Mon frère pour qui je me suis pourtant promis de le protéger, d’être là pour lui, je l’ai abandonné.

Une semaine.
Il a fallu une semaine pour que je le vois a son tour s’éloigner, changer, et que je m’en morde les doigts.

Ca éclate avec l’âme sœur, on décide de rompre.
On ne se rend compte de la toxicité d’une relation qu’après que le mal est fait.
C’est triste.

Mais ainsi va la vie.
J’avance, difficilement, mais j’avance.
Parfois je pose pour quelques marques en tant que mannequin, mais seulement quand il faut boucler les fins de mois. Et puis, être bien vu et être toujours plus utile, ca rapporte.

Les affaires marchent, mais le poste d’agent de sécurité ne me plaisant plus, je change pour être garde du corps.
Je change de métier mais pas de fonctionnement, je continue d’avance la tête haute.

On n’a pas choisi de naitre sans attache, mais on a choisi d’avancer quoiqu’il arrive, et aujourd’hui, je met un point d’honneur a vivre en choisissant mon avenir malgré la société pourris dans laquelle on évolue.

Et me voilà engagé en tant que players, de quoi rompre le quotidien morose dans lequel je me suis enlisé.
Pour le meilleur ou pour le pire, seul l’avenir nous le dira. »